Le coaching personnel a déjà été un luxe réservé à quelques chanceux. Pourtant, de nos jours, des gens de tous les milieux — de cadres supérieurs à parents à temps plein — font appel à des experts pour optimiser leur vie.
« Nous commençons à accorder la priorité à notre propre bien-être mental, émotif, professionnel et physique », affirme le coach de vie Matt Jodouin, expliquant pourquoi de plus en plus de gens embauchent des coachs pour opérer des changements positifs et durables.
Même si le rôle de coach existe depuis des dizaines d’années, il s’adressait auparavant surtout aux athlètes. Jodouin, propriétaire du studio F.I.T. Training and Wellness à Saskatoon, explique que la tendance touche maintenant les domaines des affaires, de la vie personnelle, de la santé et même de la créativité. « S’il fut un temps où il était mal vu de demander de l’aide, dit Jodouin, les gens réalisent aujourd’hui que même ceux qui ont extrêmement bien réussi ont dû recourir à l’aide des autres pour en arriver là. »
Selon lui, la clé consiste à connaître ses angles morts. « Dans la vie, il y a ce que l’on sait, ce que l’on ignore, et ce que l’on ignore sans même s’en rendre compte. Ce sont nos angles morts. Le coach peut nous aider à découvrir certains de ces éléments qui nous empêchent d’atteindre nos buts. »
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L’industrie du coaching connaît une très forte croissance depuis six ans. « Ce n’est qu’un début », assure Kasandra Monid, fondatrice de ThinkLife Coaching, une entreprise de Toronto offrant des services intégrés axés sur le bien-être physique et mental. « Les bénéfices et l’importance du coaching pour la santé et le mode de vie sont perçus de plus en plus favorablement dans les milieux de la médecine et des affaires. Pour réduire les coûts en santé, médecins et employeurs se tournent davantage vers des mesures préventives comme le coaching pour aider leurs patients et leurs employés à améliorer et maintenir leur santé et leur bien-être. »
Monid explique que les programmes sont maintenant axés sur l’éducation, la responsabilisation et l’encouragement des individus à adopter des comportements constructifs et à exercer une autogestion préventive de leur santé. C’est ici que le coaching entre en jeu. « Pour atteindre le bien-être ou un objectif personnel, il faut du temps, de l’énergie et du courage, dit-elle. Heureusement, rien ne nous oblige à cheminer en solitaire. »
Kim Fowler, également coach de vie, relève plusieurs tendances récentes. Établie à Surfside Beach, en Caroline du Sud, la fondatrice de Fowler Life Coaching explique que l’incertitude économique entraîne des pertes d’emplois et fait augmenter la demande pour le coaching en gestion de carrière. L’entrepreneuriat est aussi à la hausse. Beaucoup d’entrepreneurs — dont certains, plus âgés, amorcent une deuxième ou une troisième vie professionnelle — font appel à des coachs. On remarque aussi que le rôle de coach est mieux reconnu et mieux compris.
« Les gens commencent à réaliser leur importance, confie Fowler. Avec un coach, on regarde vers l’avant et non vers l’arrière. Si un aspect précis de votre vie laisse à désirer, comme la santé, les finances ou les relations personnelles, le coach vous aidera à reconnaître les comportements à modifier, puis vous soutiendra avec un plan pour y parvenir. »
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Peu importe la raison, l’effet d’une heure de discussion avec un coach sur ce que pourrait être votre vie est incroyablement puissant.
« Le processus vise à y voir plus clair », indique Dana Warren, coach personnel et professionnel à St. John’s, à Terre-Neuve. « Chacun en ressort avec des outils qui lui permettent de s’auto-orienter. »
Joanne Henson approuve. Le coaching de vie est « du temps pour soi, mais organisé », affirme l’auteure de deux ouvrages motivationnels : What’s Your Excuse for not Getting Fit? et What’s Your Excuse for not Eating Healthily. « Si vous progressez difficilement vers votre objectif, un coach vous donnera le temps et les moyens de discuter des solutions. »
Plus concrètement encore, ajoute-t-elle, Henson, un coach de vie, c’est « quelqu’un à qui rendre des comptes ».