Les mordus de voyage ont le vent dans les voiles. Ils reprennent la route des vacances avec appétit tout en adoptant de nouvelles façons de voyager. Trois experts du voyage partagent ce qu’ils voient dans leur boule de cristal.
1. Reconnexion avec la nature
D’emblée, la proximité avec la nature procure de nombreux bienfaits. On a qu’à penser à l’émergence des bains de forêts. Même lors de séjours en ville, les voyageurs cherchent ces havres de paix. Pensons au Edworthy Park à Calgary, aux jardins botaniques de Toronto et de Montréal, ou à tous les jardins de la Ferme expérimentale centrale à Ottawa. Et cet engouement ne risque pas de s’essouffler, selon Carolyne Parent, journaliste spécialisée en tourisme et autrice du livre, Un Monde à voir – 100 aventures à vivre au temps nouveau du voyage (KO Éditions). « Les voyageurs continueront de vouloir se reconnecter à la nature pour l’apaisement et l’émerveillement qu’elle procure. Mais, ils auront aussi envie de se reconnecter aux autres, de faire des rencontres, de créer des liens. En ville, l’un n’exclut pas l’autre, et peut-être qu’ils se retrouveront au parc, au jardin botanique ou au bord d’un plan d’eau ! »
2. Le voyage actif
Entre l’envie de nature et de prendre soin de soi, le voyage actif attire de plus en plus d’adeptes. « Les bienfaits physiques et psychologiques des voyages actifs sont de plus en plus connus et recherchés », affirme pour sa part, Gary Lawrence, rédacteur en chef du magazine Espaces et auteur des livres Fragments d’ici et Fragments d’ailleurs 1 et 2 (Éditions Somme Toute). Cela tombe bien puisque le Canada est reconnu pour ses grands espaces pour aller jouer dehors. À Terre-Neuve, la East Coast Trail est un incontournable, hiver comme été. Alors qu’à Ottawa, patiner sur le canal Rideau à l’hiver est un grand classique. Et les options de sorties actives sont infinies dans le parc de la Gatineau. Il en va de même du côté de Charlevoix. Le parc national des Grands-Jardins fait d’ailleurs partie des Aires centrales de la Réserve de la biosphère de Charlevoix, un statut accordé à la région par l'UNESCO.
3. Le tourisme régénérateur
Sans contredit, certains voyageurs ne tiennent plus en place et ils souhaitent repartir sur la route au plus vite. Mais pendant cette pause forcée, plusieurs d’entre eux ont aussi réfléchi à leur façon de voyager. « Au-delà du tourisme durable, le tourisme régénérateur, c’est-à-dire de contribuer à l’amélioration des endroits qu’on visite au lieu de compenser notre empreinte carbone dans le but d’effacer nos traces, est une tendance lourde chez les voyageurs », ajoute Marie-Julie Gagnon, journaliste voyage et autrice du livre, Que reste-t-il de nos voyages? (Éditions de l’Homme). Des voyagistes comme Terres d’Aventure Canada et Voyageurs du Monde offrent déjà depuis quelques années des séjours 100% carbone compensé. De plus, ils contribuent à de nombreux projets de reforestation partout dans le monde par l'entremise de l'organisme Insolite Bâtisseur Philippe Romero. Aussi, les plus récents établissement de Germain Hôtels comprennent entre autres le chauffage et la climatisation par la géothermie, la récupération de chaleur et un éclairage économe d’énergie.
4. Les longs séjours
Toujours dans l’idée de voyager moins, mais mieux, Carolyne Parent évoque le concept de « bleisure » dans le sens de « business » et « leisure », et donc, une combinaison de voyages d’affaires et d’agrément. « Les plus longs séjours, c’est une super idée, mais qui a ses limites en pratique pour la majorité d’entre nous. Quant au « bleisure », il pourrait s’accroître. Parti en voyage d’affaires, et télétravail aidant, on pourrait vouloir prolonger son séjour. Et inversement, parti en vacances, on pourrait décider de rester à destination un peu plus longtemps tout en y travaillant. »