L’Hôtel Le Germain Montréal enchaîne les cures de jouvence : la façade de l’hôtel vient d’être totalement revampée. Et le mot est faible.
Dans le cadre du festival d’art urbain MURAL, l’artiste canadienne Michelle Hoogveld a réalisé une murale géante sur le devant et le côté de l’hôtel.
L’œuvre, qui se nomme «Dazzle My Heart», qu’on pourrait traduire librement par «éblouis mon coeur», apporte une touche de couleur inattendue au centre-ville de Montréal.
Entrevue en trois temps avec cette artiste tout aussi éblouissante que son art.
Avant
Originaire de Calgary, en Alberta, Michelle Hoogveld décide de s’installer à Montréal après être venue faire un tour dans la métropole en novembre 2020.
C’est lors de cette visite que l’artiste rencontre des organisateurs du festival MURAL qui, quelque temps après, lui proposent un projet complètement fou : décorer l’Hôtel Le Germain Montréal d’une immense murale colorée.
«Ils m’ont demandé si j’étais capable de produire un design en moins de 24h, se souvient-elle. C’était un délai très serré, mais le projet était excitant. Puisque j’adore l’Hôtel Le Germain Calgary, j’étais sûre d’aimer l’Hôtel Le Germain Montréal. Le défi était unique et je me suis dit que je devais absolument faire en sorte que ce projet fonctionne!»
Mais alors, comment est-ce qu’on crée un design aussi impressionnant en aussi peu de temps? «Je travaille habituellement en grille et ça tombe bien, le devant de l’Hôtel Le Germain Montréal est déjà fait sous forme de grille. Mon idée a alors été de créer un dégradé de couleurs en sections et chaque section serait transitoire vers la prochaine», explique Michelle Hoogveld, dont les œuvres sont très géométriques et colorées.
Une fois le projet accepté par toutes les parties, Michelle a plié bagage et a quitté Calgary afin de venir s’installer à Montréal en mars 2021, juste à temps pour la «saison des murales» avec un premier mandat en poche.
Pendant
Réaliser une œuvre d’une telle envergure demande beaucoup de préparation. Michelle Hoogveld s’est donc installée à l’Hôtel Le Germain Montréal une semaine avant de s’attaquer à son projet.
«Ça m’a permis de m’imprégner de l’énergie de l’hôtel et d’ajouter ces nouveaux sentiments dans ma murale. Elle est encore plus émotionnellement chargée», explique l’artiste, qui utilise les couleurs pour véhiculer ses émotions.
«Dazzle my heart» n’est pas qu’un projet artistique d’envergure, c’est aussi toute une prouesse logistique ainsi qu’un grand effort physique.
Afin de réaliser cette murale de 171 pieds de haut, Michelle Hoogveld a dû travailler pour la première fois dans une nacelle suspendue, plutôt que dans un chariot élévateur. Elle devait aussi faire face aux éléments : la chaleur, le soleil, le vent et tout le reste.
C’est suspendue à partir du toit de l’Hôtel Le Germain Montréal que la muraliste a appliqué plus de 80 couleurs différentes sur l’Hôtel Le Germain Montréal afin de réaliser «Dazzle my heart». Le devant de l’hôtel est coloré, alors que le côté de l’hôtel est en noir et blanc dans un motif «razzle dazzle», d’où le nom de l’œuvre. Ce motif était autrefois utilisé comme technique de camouflage sur les navires de guerre. D’ailleurs, le portfolio entier de Michelle Hoogveld repose sur ce motif, qu’elle a réinterprété au gré de ses humeurs et de ses couleurs.
L’œuvre comporte aussi un cœur, mais il est difficile à voir, admet-elle. Le cœur est cependant primordial au concept : «Mon art revient toujours à la réaction émotionnelle qu’on a avec les couleurs. On ne sait jamais comment les couleurs de notre environnement vont nous faire sentir, ça crée des émotions inattendues. Les couleurs, c’est un peu le symbole de qui nous sommes en tant qu’humain.»
Après
Qu’est-ce qui attend Michelle maintenant que son œuvre sur l’Hôtel Le Germain Montréal est complétée? «Le reste de la saison des murales», admet-elle en riant! Elle sera sur la route tout l’été afin de peindre des œuvres aux États-Unis et en Europe avant de revenir à Montréal et enfin profiter un peu de sa nouvelle ville.
«Il y a une joie de vivre à Montréal qui se dégageait même pendant la pandémie. C’est comme si les Montréalais étaient toujours prêts à profiter au maximum de leur journée. La ville dégage une énergie qui te fait sentir vivant et qui a tout de suite connecté avec mon âme.»
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