Rencontre avec le photographe de rue ruzz, qui a fourni plus de 170 photos pour le Altexpo de l'Hôtel Alt Calgary East Village.
Si vous êtes passé par le nouvel Hôtel Alt Calgary East Village, vous avez assurément vu les photos de ruzz. Elles sont au cœur de notre Altexpo, une exposition de photos installée dans les halls d'entrée de tous les Hôtels Alt au Canada. Plus de 170 de ses œuvres y sont exposées. Le photographe de rue calgarien s’ouvre au sujet de son art, qu’il publie sur son blogue au nom adéquatement choisi de The Living Breathing Street.
«La photographie de rue est fondamentalement antisociale, dans le sens qu’elle brise tous les non-dits d’une ville. Tu n’es pas supposé de prendre le temps de regarder tout le monde», explique ruzz, qui fait de la photo depuis 17 ans. «Tu vas te faire crier dessus souvent, il faut être fait fort. Tu dois balancer ça avec le fait que les gens vont être contents lorsqu’ils vont voir ces photos exposées, comme à l’Hôtel Alt Calgary East Village.»
Chaque fois qu’il est en ville, on peut apercevoir ruzz photographier les passants sur l’heure du lunch ou à leur sortie du bureau, alors que l’ambiance de la ville est douce et dorée. C’est d’ailleurs ce qu’il cherche surtout à capturer : l’ombre et la lumière. «Que ce soit pour des portraits ou des photos de paysage, j’ai l’impression que je suis toujours à la recherche de la lumière. Je réalise que c’est une réponse très générique de la part d’un photographe, mais ça décrit bien mon style.»
Ce qui le fascine, ce sont les contrastes d’une ville. «C’est incroyable qu’on puisse mettre un million de personnes à l’intérieur des frontières d’une ville et que ces personnes ne cherchent pas à s’entretuer ou à se dépouiller les uns des autres. La ville est un organisme complexe, les humains sont fondamentalement des animaux, mais ça marche. Et quand je fais de la photo, j’essaie de prêter attention à cette cohabitation.»
L’évolution constante de la ligne d’horizon de Calgary est aussi plutôt intéressante à photographier, selon ruzz. Dans cette grande ville albertaine, «on a tendance à détruire le passé pour y construire de nouvelles choses constamment. Calgary est une ville changeante». Ce qui veut dire que ce qu’il a photographié il y a 10 ans a probablement déjà disparu et a été remplacé par quelque chose de nouveau, de plus gros et de plus futuriste.
«Il y a toutes ces histoires racontées par la ville et j’essaie d’en être spectateur» à travers la photo, conclut-il.