Découvrir Montréal au pas de course

Si Joan Roch, qui habite Longueuil, sur la Rive-Sud de Montréal, est au fait de chaque imperfection de l’asphalte du centre-ville de la métropole, c’est que l’ultramarathonien le plus connu au Québec a sillonné nombre de fois ce secteur de la ville pour aller et venir de son boulot.

S’il a, depuis, modifié ses habitudes de transport pour travailler plus souvent de la maison, une chose demeure : son attachement pour des secteurs où il a couru – et qu’il a photographiés! – par tous les temps. Mieux vaut lui laisser la parole et nous permettre de découvrir Montréal.

Départ de l’Hôtel Alt Montréal

« J’aime tout particulièrement les perspectives sur le fleuve Saint-Laurent à partir du Vieux-Port. Courir sur les quais piétonniers a quelque chose de magique. Je peux y prendre mon erre d’aller sans crainte de me faire emboîter par une automobile. Il n’y a que le pavé parfois irrégulier de la chaussée pour me sortir de ma méditation active.

Les écluses du Vieux-Montréal (1,5 km), à un jet de pierre de l’Hôtel Alt Montréal, constituent un point tout indiqué de départ et d’arrivée. Pour me situer, je cherche du regard la minoterie Farine Five Roses et son enseigne lumineuse du même nom. De là, je pique vers l’est et me rince l’œil avec les façades typiques du Vieux-Montréal, côté terre, et l’emblématique Habitat 67, côté fleuve.

Pas chassés en zone urbaine

Je change de cap à la place Jacques-Cartier (2 km). Je rallie l’avenue de l’Hôtel-de-Ville (2,4 km) après avoir zigzagué parmi la masse des promeneurs. Certains se jettent bien malgré eux devant moi; la vigilance est de mise. À la hauteur de Sainte-Catherine Est (3 km), j’hésite. Rentrer par l’effervescent Quartier des spectacles ou poursuivre vers le Plateau?

Je trace finalement jusqu’au square Saint-Louis (4 km), puis en direction du parc La Fontaine (4,7 km) qui me sert de tremplin vers le mont Royal (7 km). Je grimpe jusqu’au monument à sir George-Étienne Cartier. Faute de temps, je renonce cependant à attaquer les rampes de la colline de 233 m de haut. Il me faudra y revenir, me dis-je en dévalant le boulevard urbain Robert-Bourassa.

Parcours Strava (10.4 km)

///

Départ de l’Hôtel Le Germain Montréal

Le légendaire mont Royal mérite à lui seul une sortie. Je l’attaque au petit matin, du cœur battant de la ville, où se situe l’Hôtel Le Germain Montréal. La montée par le chemin Olmsted (1,7 km) est longue et graduelle (environ 150 m de dénivelé). Je m’installe dans mon effort, soutenu, mais pas trop. Je double quelques coureurs. D’autres me rendent la pareille. Je suis en territoire ami.

Terrasse avec vue sur l’imaginaire québécois

J’aboutis au belvédère Kondiaronk (6,9 km). Je reprends mon souffle alors que mon regard se pose sur l’horizon. Décidément, je ne me lasse pas de ces pèlerinages sur la montagne. L’envie me prend de m’y éterniser. Me voici à la hauteur des gratte-ciel. La vue panoramique me permet d’apercevoir la ville s’étendre sur l’île. Il y a le fleuve. Le pont Jacques-Cartier. Cette terrasse est un lieu emblématique de Montréal où gens du coin et touristes se rencontrent. Elle fait partie de l’imaginaire québécois, puisqu’on l’a vue à la télé, dans des films (notamment Jésus de Montréal de Denys Arcand).

Mais il faut bien rentrer.

Je pourrais couper court par les quelque 500 marches qui aboutissent tout au bout de la rue Peel (9,3 km) et m’épargner quelques kilomètres pour rentrer à l’hôtel.

Je n’en fais rien et je préfère revenir sur mes pas. Je ne peux résister à l’idée de descendre le même chemin Olmsted à grandes foulées. La sensation de vitesse est grisante. Je lévite. Seul le “hum” de la ville, cette bête qui gronde dans le lointain, vient troubler ce moment de grande quiétude. »

Parcours Strava (12,6 km)