Suhel Abraham a commencé à travailler au restaurant Norca en septembre 2019 comme sous-chef et le voilà maintenant responsable de la cuisine du réputé établissement d’Ottawa, situé dans l’Hôtel Le Germain Ottawa. Il consacre son été à élaborer son prochain menu et partir à la recherche de nouveaux produits locaux. Rencontre avec Suhel Abraham.
D’où vous vient votre intérêt pour la cuisine?
J’ai grandi dans le restaurant familial. On avait un «diner» où on servait le déjeuner et le dîner. J’aidais où je le pouvais : je servais aux tables, je travaillais un peu en cuisine. C’est comme ça que j’ai découvert ma passion pour la cuisine. Quelques années plus tard, j’ai ouvert un restaurant avec mon frère. On avait aussi un café. Quand on a décidé de conclure cette aventure, je me suis inscrit à l’Institut Le Cordon Bleu à Ottawa pour y apprendre la cuisine française. Si tu veux cuisiner dans la vie, il te faut apprendre la cuisine française, c’est la base.
Comment décririez-vous votre style culinaire?
Je cuisine ce qui me rend heureux. Je sers des plats qui mettent un sourire au visage. C’est ma vision de la gastronomie.
Quels sont les ingrédients avec lesquels vous aimez travailler?
Chez Norca, on met le produit canadien à l’honneur, on fait une cuisine du nord. On travaille beaucoup avec les ingrédients locaux et de saison. Je n’en ai pas de préféré. Pour moi, si un produit est frais et de saison, c’est un excellent ingrédient et je veux travailler avec. Je veux d’ailleurs pouvoir changer le menu à chaque saison.
Qu’est-ce qu’on peut s’attendre du nouveau menu prévu pour l’automne?
Je suis encore au stade de création. J’ai une idée de salade, par exemple. Ce serait très automnal, avec des pêches à la torche, du sirop d’érable, un granola de noisettes, du fromage de chèvre local, une vinaigrette balsamique. Je veux que ce soit aussi local que possible.
J’aimerais aussi avoir plus de fruits de mer au menu, mais c’est un défi de par la disponibilité variable des produits provenant de la pêche durable. Comme de la pieuvre, par exemple. Ou des huîtres!
J’ai toujours aimé travailler le faisan. Il me semble que ce serait délicieux avec un riz sauvage.
Comment est la scène foodie à Ottawa?
J’ai grandi à Ottawa et j’aime beaucoup la ville. Il y a une belle ambiance et les gens sont géniaux. C’est ce qui fait, je crois, qu’on a d’aussi bons restaurants. Nous avons beaucoup de restaurants multiculturels et les gens en raffolent. J’ai vu beaucoup de restaurants ethniques s’approprier une cuisine différente de la leur. Ça, c’est excitant!